Le secteur du bâtiment a connu une amélioration de sa conjoncture économique durant l’été. Selon les chefs d’entreprise interrogés par l’Insee en août, le climat des affaires s’est légèrement amélioré, avec un indice atteignant 101, soit deux points de plus qu’en juillet (99) et un niveau supérieur à la moyenne à long terme (100). Cette situation s’explique par l’augmentation des soldes d’opinion sur l’activité.
Incertitude persistante
En effet, les dirigeants d’entreprise se révèlent moins pessimistes concernant leurs carnets de commandes passés et futurs. Les deux indicateurs progressent : celui sur l’activité passée est passé de -12 en juillet à -9 en août, tandis que celui sur l’activité future est remonté de -15 à -8. Toutefois, cette amélioration pourrait être temporaire, car ces chiffres restent inférieurs à leurs moyennes de long terme (-3 et -4 respectivement).
On observe notamment un rebond dans le logement neuf, malgré un contexte toujours morose. Le segment de l’entretien-amélioration connaît également une hausse, mais sans bénéficier de la même dynamique. « L’incertitude économique ressentie par les entrepreneurs du bâtiment est quasi stable », résume l’Insee dans sa publication mensuelle : de 11 points en juillet, elle a légèrement baissé à 10 points en août.
8 mois de travail en moyenne
La demande semble également stagner, comme le montre l’opinion des professionnels sur le niveau de leurs carnets de commandes (24 points en juillet et en août), toujours en-dessous de la moyenne habituelle (-24). « Compte tenu de leurs effectifs, les entrepreneurs du secteur estiment que leurs carnets de commandes leur assurent 8 mois de travail, une durée qui reste stable également », souligne l’institut. En ce qui concerne les prix, les dirigeants du BTP ne prévoient pas de baisser leurs devis : l’indicateur correspondant reste bloqué à -3 depuis juillet.
Les tensions de production restent d’actualité : 42% des entreprises sondées se déclarent à la limite de leurs capacités, c’est-à-dire qu’elles n’auraient pas les moyens suffisants pour honorer des commandes supplémentaires. Ce chiffre confirme ainsi la présence de goulots d’étranglement. Ces derniers n’augmentent pas depuis juillet mais restent largement supérieurs à ce qu’ils devraient être (34% en moyenne).
Toujours selon l’Insee, 18% des professionnels du secteur se disent incapables d’accroître leur production en cas de nouvelles commandes par manque de personnel. Un niveau là aussi stable mais plus important que d’habitude (15%). En revanche, seul 1% d’entre eux invoque des difficultés d’approvisionnement, signe que les perturbations des chaînes de valeur sont peut-être terminées.
Les difficultés d’approvisionnement semblent révolues
En août, les entreprises ont été aussi nombreuses (60%) qu’en juillet à faire face à des obstacles limitant leur production. L’insuffisance de la demande a été en cause pour 32% d’entre elles (un niveau presque habituel), tandis que le problème du manque de main-d’œuvre continue d’affecter 31% des sociétés, bien que cette proportion soit en baisse (33% en juillet, 34% en juin) et se rapproche de la moyenne à long terme (29%). Les difficultés d’approvisionnement semblent réellement révolues puisqu’elles ne ralentissent plus que 2% des entreprises (contre 6% en temps normal).
En fin de compte, l’Insee estime que les entreprises du bâtiment utilisent leurs capacités de production à hauteur de 90%, ce qui est plus élevé que sur le long terme (89%). Concernant l’emploi, l’opinion des professionnels sur l’évolution future de leurs effectifs (+2) stagne au-dessus de la moyenne (-1), ce qui pourrait signifier que le secteur prévoit davantage d’embauches que de licenciements dans les prochains mois.