La situation se tend entre la France et l’Azerbaïdjan à l’occasion de l’ouverture de la COP29 (conférence internationale de lutte contre le dérèglement climatique) à Bakou. Le président azerbaïdjanais, Ilham Aliyev, a vivement critiqué la France sur la colonisation de ses territoires ultramarins, dans un contexte d’ingérence du régime azéri dans les émeutes qui secouent les Outre-mer françaises depuis plusieurs mois.
Une réaction rapide du gouvernement français
Face à ces propos, le gouvernement français a rapidement réagi. Lors d’une séance de questions au Sénat, la sénatrice LR Christine Lavarde a interpellé le Gouvernement sur ce sujet. « À l’heure où la France et l’Europe sont bafouées, je pense qu’il est temps d’avoir le courage de faire la politique de la chaise vide », a-t-elle déclaré.
En réponse à cette interpellation, Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition écologique et de l’Énergie, a condamné fermement les propos tenus par le président Aliyev. « Les attaques directes contre notre pays, ses institutions et ses territoires sont injustifiables. », a-t-elle déclaré. La ministre accuse également l’Azerbaïdjan d’instrumentaliser la lutte contre le dérèglement climatique pour un agenda personnel indigne et enfreindre le code de conduite de la CCNUCC (Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques).
Une présence française remise en question
Face à cette situation, Agnès Pannier-Runacher a annoncé qu’elle ne se rendra pas à Bakou pour participer à la COP29. « Dans cette situation nouvelle, après échange et en accord avec le président de la République (Emmanuel Macron) et le Premier ministre (Michel Barnier), je ne me rendrai pas à Bakou la semaine prochaine. », a-t-elle déclaré.
Malgré l’absence de la ministre, les équipes de négociation françaises continueront leurs efforts, en coordination avec les partenaires européens, pour protéger la planète et les populations. « Nous continuerons à plaider pour le plus haut niveau d’ambition dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris dont nous sommes les gardiens, 10 ans après son obtention. »
Un contexte géopolitique complexe
Suite à l’invasion russe en Ukraine, l’Union européenne a cherché à diversifier son approvisionnement en gaz. En juillet 2022, un protocole d’accord « sur un partenariat stratégique dans le domaine de l’énergie » a notamment été signé par Ilham Aliyev et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.
Cet accord prévoit notamment « un engagement à doubler la capacité du corridor gazier sud-européen afin de fournir chaque année au moins 20 milliards de mètres cubes d’ici à 2027 à l’UE », selon Bruxelles. Une dépendance aux combustibles fossiles azéris qui est dénoncée par une partie de la classe politique française.