L’agence SOL crée un pôle R&D dédié à l’urbanisme féministe

Hélène Reinhard, gérante de l’agence SOL, architecte DPLG, architecte-conseil de l’Etat et membre UIA « Architecture For All ». © Clément Guillaume ÉGALITÉ. Dans un entretien, Hélène Reinhard, gérante de l’agence d’architecture et d’urbanisme SOL, appelle à appliquer une pratique inclusive et empathique dans la fabrique de la ville et des territoires. Dans cette logique, son cabinet a décidé de créer un pôle recherche et développement dédié à l’urbanisme féministe.

Concevoir et aménager des espaces urbains plus inclusifs, c’est l’objectif de l’agence d’architecture et d’urbanisme SOL. Le cabinet parisien veut, à travers ses projets, imaginer des villes « plus justes et égalitaires ». Il a reçu, en 2023, une mention honorable au Prix pour les espaces bienveillants et inclusifs 2023 de l’Union internationale des architectes (UIA).

Pour aller plus loin dans sa démarche, l’agence annonce se doter d’un pôle de recherche et développement dédié à l’urbanisme féministe. Cela se traduit par une approche de conception des villes qui tient compte de la diversité des genres et des multiples intersectionnalités (âge, origine, identité sexuelle ou encore classe sociale), afin de permettre à toutes et à tous de mieux vivre ensemble. La gérante de l’agence, l’architecte DPLG, architecte-conseil de l’Etat et membre UIA « Architecture For All », Hélène Reinhard, nous explique son approche dans une interview.

Batiactu : Comment définir l’urbanisme féministe ?
Hélène Reinhard : Le féminisme inspire de nombreux secteurs et champs d’action de la société. C’est un chantier urgent qui permettra de faire face aux grandes crises que nous connaissons : climatique, sociale et démocratique. Appliquer une vision féministe est essentiel. Notre agence pratique depuis sa création l’urbanisme féministe. C’est un urbanisme de terrain, qui répond aux besoins des habitants et prend en compte leurs usages. De nombreuses études, notamment espagnoles et canadiennes, montrent que les femmes sont majoritairement en charge de la vie de la communauté, peu importe leur culture, classe sociale ou lieu de vie. Ce sont les femmes qui s’occupent généralement de la famille (enfants et personnes âgées), qui tissent des liens de voisinage, qui sont en contact avec l’école et des associations. Depuis le XVIIIe siècle, la ville n’est pas conçue pour les femmes…

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« Depuis le XVIIIe siècle, la ville n’est pas conçue pour les femmes… »En 2015, le géographe Yves Raibaud publiait l’ouvrage « La ville faite par et pour les hommes ». Il y explique notamment comment les hommes se sont appropriés l’espace urbain.

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