Les ventes de logements anciens en Île-de-France ont une fois de plus diminué au deuxième trimestre 2024, selon les chiffres publiés le 10 septembre 2024 par la Chambre des Notaires du Grand Paris. « Cela fait exactement deux ans que nous constatons la même situation », observe Élodie Frémont, notaire à Paris et présidente de la commission statistiques : « L’attentisme domine toujours sur le marché et les volumes de ventes de logements anciens subissent un nouveau recul, de 18% par rapport au même trimestre l’an dernier, allant jusqu’à 38% par rapport au 2e trimestre 2022. » Sur les 12 derniers mois, seulement 105.690 logements ont été vendus dans la région Île-de-France, soit 37.000 ventes de moins (-26%) en un an.
Des ventes dictées par les quatre D : Dette, Divorce, Décès, DPE
Les transactions au deuxième trimestre 2024 ont concerné 25.890 logements anciens et ont été principalement motivées par ce qu’Élodie Frémont appelle « les quatre D » : Dette, Divorce, Décès et Diagnostic de performance énergétique (DPE). Les séparations et divorces obligent de nombreux couples à vendre leur bien et à se tourner vers le marché locatif : « Il faut d’abord apurer les dettes avant de pouvoir réinvestir dans le marché immobilier ». Concernant les décès, les notaires constatent une évolution du profil et du comportement attentiste des héritiers qui repoussent le moment de vendre : ils préfèrent attendre une hausse des prix ou misent sur une hypothétique nouvelle solvabilité de l’acquéreur qui répondra mieux à leurs attentes.
Les ventes de passoires énergétiques en hausse
Alors que les ventes globales sont en baisse, un phénomène inattendu se produit : la vente de logements considérés comme des « passoires énergétiques » augmente. Ces biens, dont la performance énergétique est médiocre, attirent malgré tout les acheteurs qui y voient une opportunité d’investissement à moindre coût. En effet, ces logements sont souvent proposés à des prix plus attractifs que ceux ayant une meilleure performance énergétique.
Ce phénomène s’explique également par la mise en place de nouvelles régulations concernant le diagnostic de performance énergétique (DPE), qui obligent les propriétaires à réaliser des travaux pour améliorer l’efficacité énergétique de leur bien. Certains propriétaires choisissent donc de vendre avant que ces régulations ne deviennent trop contraignantes et coûteuses.
Un marché soutenu par l’investissement locatif
Malgré un contexte tendu et un ralentissement général des ventes, le marché immobilier francilien est soutenu par l’investissement locatif. Les investisseurs sont toujours présents sur ce marché dynamique et recherchent des biens à fort potentiel de rendement locatif. Cette tendance s’explique notamment par la demande croissante de logements dans la région, en particulier autour de Paris et dans les villes en périphérie.
Les investisseurs sont également encouragés par les dispositifs fiscaux avantageux tels que le dispositif Pinel, qui permet de bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu en contrepartie d’un investissement locatif dans le neuf. Ces dispositifs contribuent à soutenir l’activité sur le marché immobilier francilien, malgré un contexte global difficile.
En somme
Le marché immobilier en Île-de-France subit actuellement un ralentissement des ventes, principalement dû à un contexte économique incertain et à l’attentisme des acheteurs. Néanmoins, certains facteurs tels que les ventes dictées par les quatre D (Dette, Divorce, Décès, DPE), la hausse des ventes de passoires énergétiques et l’investissement locatif soutiennent encore ce marché dynamique et attractif pour les investisseurs. Il reste donc à voir comment évoluera la situation au cours des prochains mois et années.