Dans le cadre du dispositif sites « clés en main » présenté en mai 2023 par Emmanuel Macron, 55 lauréats ont été sélectionnés le mercredi 17 avril 2024, avec pour objectif d’accompagner le développement de l’industrie en France. En simplifiant l’installation des usines et en respectant la sobriété foncière, ces projets visent à attirer les investisseurs étrangers. La liste comprend des sites répartis sur l’ensemble du territoire national et Outre-Mer.
Un dispositif axé sur la requalification des friches industrielles
Les projets retenus mettent l’accent sur la requalification des friches industrielles, avec 30 d’entre eux suivant une démarche de recyclage foncier. Les terrains concernés vont de 3 à plus de 340 hectares, avec une moyenne de 60 hectares par site. Au total, plus de 3.340 hectares ont été labellisés. Les porteurs de projets incluent 28 collectivités locales, 11 entreprises privées et 16 structures autres (de type SEM, SPL, GMP ou encore EPA).
Les sites sont classés en trois catégories selon leur maturation : certains seront prêts courant 2024, d’autres pour les années 2025-2027 et les derniers à horizon 2027-2030. De nouveaux candidats devraient rejoindre le dispositif dans les mois à venir.
Des critères stricts pour une attractivité économique garantie
Pour participer au dispositif, les candidats ont dû répondre à cinq critères : attractivité économique du lieu, stabilisation de la maîtrise foncière, limitation de l’impact environnemental, capacité du site à être mobilisé d’ici 2030 et intégration au projet de territoire. La labellisation des sites bénéficie ainsi à la fois aux investisseurs et aux maîtres d’ouvrage.
Les investisseurs peuvent prévoir une implantation à court terme grâce à une accélération des procédures administratives et avoir accès à un état des lieux complet des sites, comprenant des études techniques. De leur côté, les maîtres d’ouvrage peuvent solliciter un accompagnement par les services de l’État sur l’ingénierie et la promotion de leur foncier, avec le soutien d’organismes tels que l’Agence nationale de la cohésion des territoires, le Cerema, la Banque des territoires ou encore l’Ademe.
Un levier pour la réindustrialisation verte et la valorisation des territoires
Selon Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le dispositif sites clés en main permet « aux porteurs de projets industriels d’accéder à des sites fonciers à court terme ». Il ajoute que cela favorise également la valorisation des sites labellisés par les aménageurs et les collectivités, tout en respectant une logique de sobriété foncière exemplaire.
Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, souligne quant à elle que ces sites représentent une « occasion unique d’être vertueux deux fois » : en réimplantant de l’industrie pour créer de la valeur et de l’emploi dans les territoires en déprise, et en revalorisant des sites industriels déjà existants. Roland Lescure, ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Energie, estime que la réindustrialisation « avance concrètement » grâce à ce dispositif.