Le secteur de la construction en France connaît une période sombre, les autorisations pour de nouveaux logements chutent drastiquement, traduisant une crise profonde du bâtiment. Les données récentes révèlent une situation alarmante pour l’immobilier neuf.
Un recul marqué des autorisations de construire
La tendance est inquiétante : entre avril 2023 et mars 2024, seulement 358.600 logements ont reçu le feu vert pour la construction. Cette statistique représente une chute significative de 19,8% par rapport à l’année précédente. Les chiffres émanant du ministère de la Transition écologique mettent en exergue un ralentissement qui n’avait pas été observé depuis au moins une décennie.
Crise multiple frappant de plein fouet la construction neuve
Les acteurs du secteur font face à un double étau économique : une inflation des coûts due à l’augmentation du prix des matériaux et l’introduction de normes environnementales plus contraignantes. Parallèlement, les potentiels acquéreurs sont affectés par la hausse des taux d’intérêt et le retrait progressif des aides publiques destinées au soutien du marché immobilier neuf.
L’impact préoccupant sur l’emploi dans le bâtiment
Cette tourmente économique commence à impacter sévèrement l’emploi dans le bâtiment. Plusieurs promoteurs importants ont déjà dû se résoudre à mettre en place des plans sociaux, tandis que les entreprises plus modestes se voient contraintes à déclarer faillite. La Fédération française du bâtiment appréhende une vague conséquente de suppressions d’emplois, estimée jusqu’à 90.000 d’ici fin 2024, et pouvant s’accroître jusqu’à 150.000 mi-2025.
Détails par type de logement et disparités régionales
Dans ce contexte difficile, les maisons individuelles ont été particulièrement touchées avec 129.200 autorisations délivrées (-22,2%), tandis que les logements collectifs ont comptabilisé 229.300 autorisations (-18,4%). Au sein même des logements collectifs, les résidences spécialisées (étudiantes ou seniors) affichent un recul moindre avec -8,8%. Sur le plan géographique, certaines régions comme les Hauts-de-France et la Bretagne s’en sortent légèrement mieux avec des baisses respectives de -4,8% et -8,7%. À l’inverse, des régions déjà sous tension telles que l’Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur enregistrent des diminutions plus marquées avec respectivement -26,1% et -28,8%.
Une baisse concomitante des mises en chantier
Fidèle à son habitude de suivre la tendance des permis accordés, le nombre de chantiers initiés poursuit aussi sa descente avec seulement 283.200 mises en chantier entre avril 2023 et mars 2024 (-23,3%), signalant un niveau historiquement faible. Le ministère alerte cependant sur la fiabilité relative de ces dernières données dues à un mode de collecte moins exhaustif concernant spécifiquement les mises en chantier.