Le geste précis, le savoir-faire dans les règles de l’art, l’exigence d’analyse et d’exécution : les WorldSkills, compétition mondiale des métiers, mettent en lumière l’excellence. Ici, pas de place à l’improvisation. Tout a été répété, travaillé, pensé durant plusieurs mois. Ce sont des heures d’entraînement et de préparation physiques et mentales auxquelles se sont astreints les candidats. En ligne de mire : décrocher une médaille. « Je viens pour l’or », lance Ruben Johan, en lice dans la catégorie Construction Digitale.
L’ensemble des épreuves a démarré ce mercredi 11 septembre dans une ambiance festive où sont attendus 200.000 visiteurs dont 60.000 scolaires, ainsi que des professionnels fiers de pouvoir partager leur passion et soutenir la jeune génération.
Un entraînement intensif et des savoir-faire techniques
Le pôle construction regroupe 14 métiers, et l’équipe de France, avec sa quinzaine de jeunes, est prête. « Depuis plus d’un an, j’acquiers les techniques et les compétences nécessaires pour le jour J. Je m’entraîne au quotidien, mais aussi les week-ends », raconte David Clémencin, charpentier de 21 ans, élève à l’Institut européen de formation des Compagnons du tour de France. Concentré, il s’est isolé dans une bulle afin de ne pas se laisser distraire par la ferveur du public venu découvrir ces jeux olympiques nés il y a plus de 65 ans. L’ensemble des participants issus de plus de 70 pays veulent porter haut les couleurs de leurs pratiques professionnelles.
« La construction digitale est une épreuve récente. C’est l’un des rares métiers du Bâtiment à ne pas avoir de compétition internationale en dehors des WorldSkills. Je veux représenter dignement ce métier », s’enthousiasme Ruben Johan, qui, durant quatre jours, devra jongler entre les modélisations 3D, les rendus de plans, l’ingénierie structure et réseau, ou encore la gestion des données numériques. De son côté, David Clémencin, qui s’est illustré sur le chantier de réhabilitation de Notre-Dame, sait qu’il devra affronter la complexité des assemblages et l’art du tracé de charpente.
Une compétition de haute volée
Il faut dire que l’événement permet de repousser ses limites, d’aller toujours plus loin et d’affirmer son attachement au métier. Le jeune charpentier a toujours baigné dans le BTP grâce à son oncle, son cousin, mais également ses parents. Pour lui, c’est « une passion et un engagement » qu’il souhaite « valoriser auprès du public ». À l’inverse, Ruben Johan est tombé dans le secteur par hasard, et la digitalisation lui permet « de travailler dans tous les métiers sans pour autant maîtriser les savoir-faire techniques ».
Les 13 compétiteurs de la filière construction de l’équipe de France auront tous à coeur de décrocher une médaille ou, à défaut, de mettre en valeur leur talent. Il faut dire que le concours est un fameux sésame pour leur carrière future. Mais avant cela, ils devront faire face à des concurrents de haute qualité, notamment l’équipe de Chine, qui aligne la plus grande délégation. Le chef de l’État, Emmanuel Macron, présent à la cérémonie d’ouverture mardi 10 septembre, a fixé l’objectif du top 5. Nul doute que les supporters français, déjà visibles avec leur drapeau dans les allées d’Eurexpo, feront entendre leur voix pour encourager leurs représentants. D’autant plus qu’un parfum d’olympiade flotte sur le territoire depuis cet été…
Découvrez dans les pages suivantes quelques talents français en lice dans le pôle construction.