Lorsqu’une maison neuve sort de terre, elle s’accompagne d’une promesse de protection pour les propriétaires, incarnée par la garantie décennale. Or, un récent revirement juridique est venu bousculer cette sécurité. En effet, la Cour de cassation a révisé une interprétation qui tendait à étendre le champ d’application de cette garantie. Désormais, certains équipements défaillants ne seront plus systématiquement couverts par l’assurance décennale du constructeur mais relèveront uniquement de sa responsabilité civile.
Comprendre la portée de la garantie décennale
La garantie décennale constitue un filet de sécurité essentiel dans le domaine de la construction. Elle oblige tout constructeur à assurer pendant dix ans la réparation des dommages qui affectent la solidité du logement ou rendent celui-ci impropre à l’habitation. Ce dispositif couvrait jusqu’alors une large gamme d’équipements considérés comme des ouvrages en eux-mêmes.
L’exclusion de certains équipements
Cependant, suite à une décision du 21 mars 2024, il semblerait que les éléments d’équipement qui ne peuvent être qualifiés d’ouvrages à part entière soient désormais exclus du régime protecteur de la garantie décennale obligatoire. Cette évolution jurisprudentielle s’est notamment illustrée dans le cas d’un incendie provoqué par l’installation défectueuse d’un insert, où celui-ci n’a pas été reconnu comme un ouvrage relevant de la garantie.
La responsabilité civile pour pallier les manquements
Dans ce contexte, les propriétaires affectés doivent se tourner vers le principe de responsabilité civile du constructeur ou installateur. Une voie bien plus incertaine puisqu’elle exige de prouver une faute directement liée au dommage survenu. Une preuve souvent difficile à établir et qui met les victimes dans une situation délicate lorsqu’il s’agit d’obtenir réparation.
Quelle solution pour les propriétaires ?
Pour ceux confrontés à des dommages causés par des équipements désormais exclus du champ d’action de la garantie décennale, il demeure essentiel d’établir clairement les circonstances et potentielles négligences ayant mené au préjudice. Cette démarche complexe nécessite souvent l’appui d’un expert juridique et technique pour aboutir à une indemnisation adéquate.