Le ministère de l’Industrie a annoncé qu’une poignée de projets de stockage de CO2 seront testés au début de l’année prochaine dans d’anciens puits pétroliers. Cette technologie est censée faciliter la décarbonation des industries qui peuvent difficilement éliminer leurs émissions de gaz à effet de serre.
C’est une technologie loin de faire l’unanimité, mais les autorités veulent tout de même la mettre à l’épreuve. La France prévoit de tester « quatre ou cinq projets de stockage de CO2 » début 2025 dans d’anciens gisements pétroliers, a annoncé le ministère de l’Industrie, rattaché à Bercy. Le ministre Roland Lescure a lancé ce 26 avril à Sens (Yonne) « un appel à manifestations d’intérêt » (Ami) auprès de plusieurs acteurs des hydrocarbures afin que ceux-ci soumettent des projets d’enfouissement du dioxyde de carbone dans des puits pétroliers désaffectés, voire des stockages aquifères de gaz, a précisé son cabinet à l’AFP.
L’énergie responsable d’un nouveau record d’émissions de CO2 en 2023
L’Hexagone disposerait en effet d’un certain potentiel de stockage du fait de la présence de ces gisements, essentiellement dans les régions d’outre-mer et dans le bassin parisien. Le but de ces tests est d’évaluer la faisabilité technique et économique de cette solution pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et accélérer la transition vers une industrie décarbonée.
Le stockage souterrain du CO2 consiste à capter les émissions des industries à forte intensité énergétique, telles que la sidérurgie ou le ciment, pour ensuite les stocker dans des gisements pétroliers ou gaziers épuisés. Cette approche est considérée par certains experts comme une solution complémentaire aux efforts de réduction des émissions directes, notamment dans les secteurs où il est difficile d’éliminer totalement les gaz à effet de serre.
Cependant, cette technologie suscite également des inquiétudes quant à sa sécurité et son efficacité à long terme. Des questions se posent notamment sur la stabilité des formations géologiques utilisées pour le stockage et sur les risques potentiels de fuites de CO2. De plus, certains acteurs environnementaux critiquent cette approche en arguant qu’elle pourrait détourner l’attention et les ressources des efforts nécessaires pour réduire directement les émissions et développer des alternatives plus durables.
Malgré ces controverses, le gouvernement français semble déterminé à explorer toutes les options possibles pour atteindre ses objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre et soutenir la transition vers une économie plus verte. Les résultats des projets pilotes prévus pour 2025 seront donc scrutés avec attention, tant par les acteurs industriels que par les défenseurs de l’environnement.