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Alors que le secteur de l’immobilier a connu des turbulences significatives en 2023, les premiers mois de 2024 dessinent un horizon plus clément, porté par un regain d’intérêt des acquéreurs et une légère détente des conditions de crédit. Cependant, cette esquisse de reprise est accompagnée d’une série de défis structurels qui appellent à des ajustements stratégiques tant sur le plan réglementaire que fiscal.
Une renaissance prudente du marché immobilier
Yann Jéhanno, à la tête du réseau Laforêt, souligne que si le terme « reprise » pourrait sembler prématuré, la tendance actuelle est sans doute positive. Les acheteurs reviennent sur le devant de la scène et réactivent des projets mis en suspens, dans un contexte où prix et taux présentent une baisse graduelle. De son côté, Fabien Neufinck de Crédit Logement relève que bien que janvier ait été complexe, le désir d’acquérir reste vivace chez les Français.
Des prix immobiliers en pleine évolution
Jéhanno note une décroissance modeste des prix au premier trimestre, suivi d’une stabilisation en avril. Cette dynamique disparate selon les territoires suggère que certains ajustements se poursuivront, notamment une réduction plus prononcée pour les maisons face à une demande accrue pour les appartements.
Stabilisation des crédits et anticipation des taux d’intérêt
Neufinck évoque une stabilisation au premier trimestre et prévoit un rebond progressif. Il constate un léger regain dans l’attribution de prêts et note une diminution régulière des taux depuis début 2024. Toutefois, il tempère quant à un retour aux taux extrêmement bas du passé.
La nécessité d’une révision réglementaire
L’échec de la proposition de loi visant à assouplir les mesures d’octroi de crédits immobiliers met en lumière la rigidité actuelle du cadre fixé par le Haut conseil à la stabilité financière (HCSF). Jéhanno critique ce maintien normatif inadapté à la réalité économique actuelle qui freine l’accès au crédit pour plusieurs catégories socio-professionnelles.
Le débat autour du Prêt à Taux Zéro (PTZ) et des passoires thermiques
Le PTZ demeure un outil crucial pour faciliter l’accession à la propriété. Neufinck insiste sur l’importance de réviser ce dispositif afin d’étendre son accessibilité. Parallèlement, Jéhanno interpelle sur le calendrier trop serré imposé pour la rénovation énergétique des logements classés G, préconisant un report pour permettre aux ménages et au secteur du bâtiment de s’y préparer adéquatement.
L’appel pour un statut du bailleur privé
Face à l’inconstance fiscale et réglementaire qui perturbe les investisseurs immobiliers, Jéhanno plaide pour l’établissement d’un statut solidifié du bailleur privé qui garantirait stabilité et incitations durables.
Orientations futures pour acheteurs et vendeurs
Neufinck appelle à la prudence face aux spéculations sur l’évolution future des taux ou des prix immobiliers qui peuvent entraver la concrétisation de projets. Jéhanno conclut en distinguant deux profils d’acquéreurs : ceux alignés sur les conditions actuelles du marché et ceux espérant une baisse considérable des prix. Il encourage ces derniers à adopter une approche pragmatique plutôt qu’attentiste.
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