La réforme des copropriétés : entre facilitation du financement et récupération des charges impayées

Une vague de modernisation souffle sur le monde des copropriétés avec l’adoption de la loi du 10 avril 2024, qui vise à fluidifier le fonctionnement des copropriétés et à accélérer la mise en œuvre de travaux nécessaires, notamment pour optimiser l’efficacité énergétique des bâtiments.

L’emprunt collectif : une solidarité financière renforcée

Principale innovation de cette réforme, l’emprunt collectif devient un outil central pour le financement des travaux en copropriété. Lorsqu’un tel emprunt est voté par l’assemblée générale, il engage dorénavant l’ensemble des copropriétaires. Ce mécanisme remplace l’ancien système où seuls les volontaires participaient au crédit. Dès lors, chaque membre de la copropriété doit notifier son refus par courrier recommandé dans un délai de deux mois suivant la notification du procès-verbal pour ne pas y souscrire. En cas d’opt-out, le copropriétaire concerné doit s’acquitter de sa part dans les six mois qui suivent.

Ce changement facilite grandement la tâche des banques puisqu’elles négocient désormais avec un interlocuteur unique, le syndic, et peuvent examiner la santé financière globale de la copropriété ainsi que celle des individus constituant celle-ci. Néanmoins, cette réforme pourrait exclure certaines copropriétés en difficulté financière qui devront trouver d’autres moyens pour financer leurs projets.

Récupération simplifiée des charges impayées

La problématique récurrente des charges impayées trouve également une réponse dans cette nouvelle législation. Le processus judiciaire préalablement requis pour recouvrer les sommes dues s’avérant long et onéreux, le législateur a opté pour une procédure plus directe et efficiente. Désormais, il suffira au syndic d’obtenir une constatation officielle de la dette par un commissaire de justice pour rendre la créance exigible et procéder au blocage des comptes du débiteur.

Avec ces avancées significatives, le législateur espère non seulement améliorer la gestion quotidienne des copropriétés mais aussi encourager vivement les travaux d’amélioration énergétique essentiels à la transition écologique du parc immobilier français.

A lire également  Monaco : Un marché immobilier hors normes