MaPrimeRénov’ : zoom sur les enjeux et les changements attendus pour 2023-2024

La rénovation énergétique est au cœur des préoccupations du gouvernement français, qui met en place diverses mesures pour inciter les ménages à entreprendre des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs logements. Dans cet article, nous faisons le point sur les changements attendus pour 2023 et 2024 concernant MaPrimeRénov’, ainsi que sur les enjeux liés à la lutte contre la fraude et les détournements de fonds.

Rénovation énergétique et MaPrimeRénov’: contexte et enjeux

MaPrimeRénov’ est une aide financière mise en place par le gouvernement français pour encourager les particuliers à réaliser des travaux de rénovation énergétique dans leur résidence principale. Destinée à remplacer plusieurs dispositifs d’aides existants, elle vise notamment à simplifier les démarches et rendre ces aides plus accessibles aux ménages modestes.

En juillet dernier, la première ministre Elisabeth Borne annonçait une revalorisation du budget de MaPrimeRénov’, qui passera à 4 milliards d’euros en 2024. Si cette mesure fait l’unanimité auprès des acteurs du bâtiment, ces derniers sont en revanche plus mitigés concernant la réforme de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (ANAH), qui pourrait exclure les passoires énergétiques de la rénovation par geste, et ainsi freiner les travaux de rénovation énergétique.

MaPrimeRénov’: quels changements en 2023 et 2024 ?

Pour l’année 2023, plusieurs changements sont à prévoir concernant MaPrimeRénov’. Tout d’abord, le dispositif sera étendu aux propriétaires bailleurs, qui pourront bénéficier d’aides pour la rénovation énergétique de leurs logements locatifs. Par ailleurs, les barèmes de l’aide seront revus en fonction des revenus des ménages et des gains énergétiques réalisés grâce aux travaux effectués.

En ce qui concerne l’année 2024, le budget consacré à MaPrimeRénov’ sera porté à 4 milliards d’euros. Les ménages les plus modestes devraient être les principaux bénéficiaires de cette augmentation budgétaire. Il est également prévu que les critères d’éligibilité soient simplifiés et harmonisés afin de faciliter l’accès à cette aide financière pour un plus grand nombre de foyers français.

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Lutte contre la fraude : MaPrimeRénov’ dans le viseur de Tracfin

La lutte contre la fraude est un enjeu majeur pour le gouvernement français, qui souhaite garantir une utilisation optimale des fonds publics alloués à la rénovation énergétique. Ainsi, Tracfin, organisme chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, a récemment alerté le ministre des Comptes publics, Thomas Cazenave, sur des détournements de fonds liés à MaPrimeRénov’ pour un montant de 400 millions d’euros.

Selon Tracfin, ces détournements concernent uniquement l’année 2023 et représentent environ 10% du budget total prévu pour cette année. Cette proportion inquiétante souligne la nécessité de renforcer les contrôles et les sanctions en matière de fraude dans le cadre du dispositif MaPrimeRénov’. Plusieurs acteurs de la rénovation énergétique ont d’ailleurs été contactés par Batiactu afin de recueillir leurs réactions et analyses sur cette situation.

Conclusion

La rénovation énergétique est un enjeu majeur pour la transition écologique et la lutte contre le changement climatique. Le gouvernement français met en place diverses mesures pour encourager les ménages à entreprendre des travaux d’amélioration de l’efficacité énergétique de leurs logements. Les changements annoncés pour 2023 et 2024 concernant MaPrimeRénov’ témoignent de cette volonté d’accroître l’efficacité du dispositif et d’en faciliter l’accès aux ménages modestes. Toutefois, la lutte contre la fraude constitue également un enjeu crucial afin de garantir une utilisation optimale des fonds publics dédiés à la rénovation énergétique.